Institut Ramon LLull

Éditions Lanskine publie « Lovely » , le début poétique en pleine maturité d’Antònia Vicens

Littérature.  France, 12/01/2021

Le nouvel an commence avec une parution très spéciale aux éditions Lanskine : le premier recueil de poèmes de l’auteure majorquine Antònia Vicens, écrit à l’âge de 70 ans, à marquer d'une pierre blanche dans l'histoire récente de la poésie catalane. Le premier jalon qui a conduit la poète vers le prix national de poésie en 2018 pour Tous les chevaux, autre récueil qui devrait voir la lumière en français au cours de l'année, dans la même maison d’édition et toujours en traduction de François-Michel Durazzo.




Lovely, publié originairement en 2009, doit son titre au nom d’un parfum offert par les démonstratrices du rayon parfumerie du Corte Inglés. Un parfum qu’elle ne portera jamais. Le seul parfum possible, c’est celui de l’enfance qui ressurgit lorsque le père, exilé chez sa fille, puis hospitalisé, décède. Seule la poésie peut prendre en charge la puissance de cette figure de marin issu d’une famille pauvre, affligé des maux qu’il a contractés au prix d’un travail acharné, amoureux de sa barque, de la mer, père et mari, dont la rudesse s’avère pleine de pudeur et d’une tendresse extraordinaire.

Antònia Vicens est un des grands noms de la littérature actuelle en catalan. Elle a commencé sa carrière en tant que romancière, remportant le prix Sant Jordi (1967) avec 39º a l'ombra. Après plus d’une dizaine de titres publiés pendant plus de quarante ans, ce n’est qu’en pleine maturité qu’elle s’est faite connaître comme poète avec Lovely, suivie de quatre autres recueils de poèmes très applaudis : Sota el paraigua el crit (2013), Fred als ulls (2015), Tots els cavalls (2017), Pare què fem amb la mare morta (2020) et l’anthologie Si no dius fort el meu nom em condemnes per sempre (2020).

La voix qui s’exprime à Lovely est celle d’Antònia Vicens, reconnaissable pour être autobiographique et fidèle à tous les détails de son passé, maintenant en poésie. Les vers de Vicens constituent un exercice puissant de mémoire en tant qu’examen sans artifices de la dureté de la vie au village et proche de la mer, où la pauvreté, la répression religieuse, le manque de tendresse, le mépris des femmes et l’enfance douce-amère remplie de peur et de culpabilité ne trouvent de contrepoids à l’aigreur qu'à travers la découverte de la littérature et la jouissance de sa propre langue. Grâce à cet univers, fruit d’une carrière de labourage constante de la langue, l’auteure devient une référente indiscutable aussi en poésie.

 

Lovely

D’Antònia Vicens

Traduction du catalan par François-Michel Durazzo

Éditions Lanskine

Janvier 2021

88 pages

 

 


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